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Aimer en Eglise, des voies à explorer et à vivre…

L’amour est au cœur de la personne de Dieu. Dieu est amour. Parce qu’Il est amour, sa révélation aux hommes est un acte d’amour. En Jésus, Dieu a tant aimé le monde. Comment recevoir l’amour de Dieu et comment le donner concrètement aux bien-aimés en Eglise ? La relation de l’apôtre Paul avec l’Eglise de Colosses peut être une source inspirante.



Quelle était cette Eglise de Colosse et que s’y passait-il ? Je cite le professeur Jacques Buchhold qui a écrit pour notre « En Alliance » il y a quelques années une série d’études sur l’Eglise de Colosse : « Nous sommes en 60-62, à Rome. Paul est en prison. Arrêté à Jérusalem suite aux accusations de ses anciens coreligionnaires, il avait été incarcéré deux ans à Césarée (58-59) puis, à cause de son statut de citoyen romain, il avait été emmené à Rome pour comparaître devant l’Empereur. Avant sa venue à Jérusalem, Paul avait séjourné près de trois ans à Éphèse (Ac 19.8, 10 ; 20.31 ; en 53-56). Une belle Église y avait été créée et l’Évangile avait rayonné d’Éphèse dans l’ensemble de la province romaine d’Asie (Ac 19.10). L’apôtre s’était consacré à la formation des disciples « qu’il enseigna tous les jours dans l’école d’un nommé Tyrannus » (Ac 19.9), selon certains manuscrits, « de 11 heures à 16 heures » ! Parmi ces étudiants à la Faculté Évangélique de Théologie Apostolique, il devait y avoir Épaphras (Col 1.7 ; 4.12 ; Phm 23), et peut-être Philémon (Phm 1) et Archippe (Col 4.17 ; Phm 2). Paul, en effet, désigne les deux premiers d’entre eux en les nommant ses « collaborateurs » (Col 1.7 ; Phm 1) et dit d’Archippe qu’il a été son « compagnon d’armes » (Phm 2). Fruit de leur travail, une Église-fille avait été créée à Colosses, puis à partir de Colosses, à Laodicée et à Hiérapolis (Col 4.13). Paul, lui-même, n’avait jamais pu visiter ces trois Églises (1.4, 9 ; 2.1) mais avec celle d’Éphèse, elles fonctionnaient en interdépendance associative, comme en réseau, et l’on n’est pas surpris de retrouver Épaphras aux côtés de Paul durant sa captivité romaine. L’apôtre est donc en prison (Ép 3.1 ; Col 4.3, 18 ; Phm 1). C’est pourquoi, comme à son habitude, ses lettres, souvent circulaires remplaçaient, sa présence. Ex : Eph.

En même temps, une lettre, plus personnelle, est envoyée à Colosses ; elle répond à des dangers de dérives théologiques au sein de l’Église. L’épître à l’Église de Colosses et la lettre circulaire étaient échangées et lues dans chacune des communautés. Finalement, Paul adresse une dernière lettre, très personnelle, au sujet d’Onésime, à son ami Philémon qui accueille, chez lui, l’Église de Colosses. En écrivant ces lettres, l’apôtre rédigeait consciemment (cf. 2 Co 3.14 ; 2 P 3.16-17) une partie du Nouveau Testament qui allait assurer le maintien de la vérité dans l’Église au travers des siècles ainsi que sa véritable unité. Mais ses épîtres de la captivité ne montrent-elles pas aussi son souci de l’interdépendance concrète des Églises Évangéliques associées qu’il avait directement ou indirectement fondées dans la province d’Asie ? »

A toutes les Eglises à qui il s’adressait, l’apôtre Paul rappelait l’Evangile de Jésus-Christ. Pour lui, et comme il le disait à l’Eglise de Rome, l’Evangile est plus qu’un message, plus qu’une bonne nouvelle, il est une personne, Jésus-Christ. L’amour de Dieu est au cœur de cet Evangile. D’ailleurs, cet amour est un signe distinctif du disciple de JC. Jn. 13.34 : … à ceci ils reconnaitront que vous êtes mes disciples. Le disciple de Jésus reçoit de Lui cet amour : Jn. 15. 9 -12 : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Jésus leur a démontré ce qu’est le vrai amour : Jn. 15.13 : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Ainsi, pour Jésus, l’amour n’est pas un vain mot. Aimer sous-entend un contenu, souvent sacrificiel. Jésus nous a montré le chemin de l’amour. Son amour est gravé dans le cœur de ceux et celles qui Le suivent : Rom. 5.5 : … par le St. Esprit. Cet amour reçu transcende les frontières humaines.

Comment Paul et Colossiens ont-ils manifesté l’amour de Dieu ?


D’abord par une reconnaissance mutuelle : Pour Paul, les Colossiens étaient de fidèles frères en Christ, comme il le dit dans la salutation introductive de sa lettre. Col.1.2. Quant à l’Eglise de Colosse, soucieuse de l’état de Paul en prison, elle a envoyé Epaphras vers l’apôtre pour l’encourager dans son épreuve. Col. 4.12. Le prisonnier n’était pas abandonné dans sa solitude et son malheur. Paul, lui-même considérait Epaphras comme un bien-aimé compagnon de service. Col. 4. 7ss. Paul reconnaissait les Colossiens comme des frères et des compagnons dans le ministère.

Aimer en Eglise et ailleurs, c’est se reconnaitre l’autre dans sa dignité de personne et d’enfant de Dieu. Les disputes et les divisions arrivent quand nous cessons de voir les frères et les sœurs en Christ comme des enfants de Dieu faisant partie de la même Eglise que nous.


Ensuite, par l’action de grâce à Dieu pour les frères et sœurs : Après la salutation épistolaire d’usage, Paul donne un contenu théologique à l’éloge habituel dans une telle lettre. Il rend grâce à Dieu pour les Colossiens en les assurant de ses prières pour eux. Col. 1.3ss. Il a donc béni Dieu pour cette Eglise. Il a vu en eux des enfants de Dieu, sauvés par la grâce de Dieu en JC et dans lesquels Dieu œuvre par sa Parole, en soulignant leur foi, leur charité et leur espérance. ch. 1.4,5. Quant aux Colossiens, ils avaient un grand amour pour tous les saints. Col. 1.5.

Aimer en Eglise, c’est bénir Dieu pour nos frères et sœurs en Christ. C’est les considérer comme étant le fruit de la grâce de Dieu, des vies dans lesquelles Dieu travaille.


Puis, par la prière pour les frères et sœurs : L’apôtre priait pour toutes les Eglises auxquelles il s’adressait. Pour les Colossiens, il a prié pour l’expansion de l’Evangile à Colosse, mais aussi dans le monde entier. Col. 1. 4 ; v. 9 à 11. Et puis, il demande aux Colossiens de prier pour lui. Lui dans les liens, il sollicite le soutien de ses frères et sœurs en Christ. Col. 4.18 : « Souvenez-vous de mes liens.

Prier est une preuve d’amour. Sachant que la prière est un combat, prendre du temps pour prier pour nos bien-aimés est signe de notre amour. Prier pour qu’ils grandissent dans le Seigneur, c’est souhaiter le meilleur pour eux.


Enfin, par l’implication pour les frères et sœurs : D’abord une implication émotionnelle, Col. 2.1, non explicite, car rien n’est dit sur ce combat de Paul pour l’Eglise. Sans le cœur de l’apôtre était rempli de joie et d’émotion de l’œuvre de Dieu parmi ses bien-aimés. Ils aimaient le Seigneur, Lui restaient attachés, grandissaient dans la foi, portaient du fruit en Christ, s’impliquaient dans l’œuvre de Dieu et étaient engagés les dans la propagation de l’Evangile. Col. 1.3-8. Si Paul était en prison, l’œuvre de Dieu n’était pas à l’arrêt. Cela réjouissait l’apôtre. Ainsi, il a écrit cette lettre d’encouragement à l’Eglise, priait pour elle et l’encourageait à être vigilante face aux enseignements erronés. Paul a donc consacré du temps à ces enfants de Dieu.

Aimer, c’est s’engager concrètement. L’amour se montre par des actions dans lesquelles nous nous impliquons les uns envers les autres.

Il y a d’autres signes d’amour mutuel entre Paul et l’Eglise de Colosse dans cette épître. Ce que nous y voyons, nous indique clairement qu’aimer est un défi qui demande de l’abnégation, des sacrifices, du renoncement de soi pour mettre l’autre en avant. Toutefois, aimer est possible, car Jésus nous en a tracé le chemin. Pour aimer, nous avons besoin de sa grâce et du soutien de l’Esprit-Saint. Une Eglise où l’amour est visible rayonne et grandit, même dans la difficulté. Posons-nous la question suivante : comment puis-je aimer mes frères et sœurs en Christ ? Cette épître peut nous aider.


  • Patrice Kaulanjan, président et pasteur


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