Prier est à la fois un exercice simple et compliqué. Prier est si simple que même un enfant peut s’adresser au Seigneur. Et pourtant, la prière est un exercice si particulier que les disciples eux-mêmes demandèrent à Jésus de leur enseigner à prier.
Loin d’être un simple exercice de parole, la prière est un cœur à cœur. Par elle, le croyant peut s’approcher de son Dieu, lui parler, lui exprimer sa reconnaissance, lui adresser ses requêtes et se rendre disponible pour écouter Dieu lui parler.
Jacques, dans son épître, écrira « Vous n’avez pas ce que vous désirez, parce que vous ne demandez pas à Dieu. Ou bien, quand vous demandez, vous ne recevez pas, car vous demandez avec de mauvais motifs : vous voulez que l’objet de vos demandes serve à votre propre plaisir » (Jc 4.2b-3).
Jacques pointe ici le fait que toute prière n’est pas acceptable devant Dieu et qu’il nous faut veiller sur nos attentes et nos désirs.
Nous devons donc nous poser la question de savoir ce qui motive et nourrit nos prières.
Voici deux pistes de réflexion.
Une mauvaise compréhension de la volonté de Dieu pour nous
Le désir de Dieu pour nous est de nous transformer, jour après jour, pour nous rendre conformes à l’image de son Fils. Dieu veut ainsi transformer nos pensées, nos paroles et nos actes pour qu’ils deviennent conformes à sa volonté.
Notre prière n’échappe pas à cette vérité : Dieu veut aussi sanctifier notre façon de prier, pour que nous puissions dire comme Christ « Toutefois, que ta volonté soit faite, et non la mienne » (Lc 22.42).
La volonté première de Dieu n’est pas de nous rendre riches, de satisfaire nos désirs matériels ou d’accomplir tout autre objectif purement terrestre.
Il connait nos besoins et il y répondra toujours, nous pouvons en être assurés. Mais Dieu veut bien plus que nous apprenions à mieux le connaître, notamment par la lecture de sa Parole.
Nous devons nous poser la question de savoir ce qui motive et nourrit nos prières.
Une mauvaise compréhension de Dieu et de sa Parole
Une lecture et une méditation quotidiennes de la Parole font partie intégrante de la vie du disciple de Jésus. Mais une mauvaise compréhension de cette Parole peut également nous amener à mal prier.
Nous en voulons pour exemple la théologie de la prospérité. Assez en vogue ces dernières années dans divers milieux, elle promet par exemple la guérison, la réussite et la richesse en réponse à notre foi.
Cette théologie donne un rôle bien trop important à l’Homme et à sa foi. Nos prières concernant notre réussite, notre santé et nos finances risquent alors, comme le disait Jacques, de ne chercher à servir que notre propre plaisir. Nous risquons de voir Dieu comme un « distributeur de bénédictions » que nous pouvons mettre en action par une conviction suffisante de notre part.
La guérison que Dieu veut accorder est la guérison du péché qui touche tout être humain. La réussite que Dieu veut pour nous, c’est de devenir semblable à Christ. Et la richesse que Dieu veut nous accorder se trouve dans sa présence, auprès de Lui. Aucune guérison, réussite ou richesse n’a de sens et de valeur si cela ne fait pas grandir l’image de Christ en nous ni ne glorifie Dieu.
Ainsi, demandons à Dieu d’éclairer, par son Esprit-Saint, notre lecture de sa Parole afin de bien la comprendre et ainsi de prier comme Il veut que nous prions. De cette façon, nous recevrons de Dieu ce qu’il veut nous donner, nous demanderons avec sagesse et nos cœurs seront remplis de joie.
Blaise Mandras Pasteur de l’Eglise Protestante Evangélique du Val d'Yerres
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