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Patrice Kaulanjan

Tenir bon par la grâce de Dieu…

Toi donc, mon enfant, souffre avec moi…

1 Tim. 2. 3


Les exhortations à Timothée de saisir le don de la grâce de Dieu et de transmettre ce qu’il a entendu de Paul sont suivies d’une autre aussi exigeante. L’apôtre appelle son enfant légitime dans la foi à souffrir avec lui. Quel est le père qui naturellement envisagerait la souffrance pour son enfant ? Légitimement, tous nous désirons le meilleur pour les nôtres. Personne n’inviterait son enfant à souffrir. D’ailleurs dans notre société, n’est-il pas interdit de souffrir ? Et puis, souffrir pour l’Evangile est encore plus saugrenu et décalé. Pourtant, c’est à la souffrance que Paul appelle Timothée. Par cette nouvelle exhortation, l’apôtre indique très clairement à son enfant dans la foi que la fidélité à l’Evangile de Jésus-Christ implique la souffrance, d’où l’urgente nécessité de se fortifier dans la grâce de Dieu. Seule la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ procure la force et le courage pour être fort afin de se maintenir sur le chemin de la foi et du service pour le Seigneur.


L’exhortation à souffrir était déjà adressée à Timothée, ch. 1. 8 : « Mais souffre avec moi pour l’Evangile ». « Souffre », Synkakopathèson en grec, très rare dans le Nouveau Testament, utilisé uniquement dans ces deux versets. Il s’agit de ne pas avoir honte du témoignage à rendre à Jésus-Christ même dans les circonstances les plus périlleuses et de supporter les souffrances, ch. 4.5. Pour illustrer sa pensée, l’apôtre utilise trois illustrations encore d’actualité que nous développerons ultérieurement.


L’apôtre Paul demande à Timothée de s’associer à lui dans la souffrance pour l’Evangile : Souffre avec moi. Il était lui-même dans le sillage de Jésus-Christ, le Serviteur souffrant venu par la volonté du Père, qui a donné sa vie pour nous. Sa souffrance était physique, spirituelle, morale et sociale. Le Christ souffrant est l’expression de l’amour de Dieu pour nous. Souffrir pour la bonne nouvelle de la Parole vivante de Dieu est le signe de notre attachement à Lui et de notre communion avec notre Seigneur dans sa mort et sa résurrection. Phil. 3.10. Dieu nous a fait grâce de croire en Lui, mais encore de souffrir pour Lui. Phi. 1. 29. Cette souffrance pour la justice de Dieu procure le bonheur, la paix et la joie. 1. Pier. 3.14. Certes, la souffrance est pour un temps, celui du moment présent, mais par elle, le Seigneur consolide notre foi pour nous rendre inébranlables. Et puis, c’est à la gloire éternelle qu’Il nous appelés. 1 Pier. 5.10. Nos souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être révélée pour nous, écrit l’apôtre Paul. Rom. 8.18. Nos calamités, particulièrement celles liées à notre foi, sont des chemins d’apprentissage de la foi, du service conduisant vers la gloire céleste dans les pas du Seigneur Jésus. Dans chacune, la grâce de Dieu nous est donnée de nous rapprocher un peu plus près de Jésus-Christ. Soyons-en fiers.

 


 

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S’agissant de la souffrance pour la cause de l’Evangile, nos pensées s’orientent vers certains de nos devanciers qui ont subi de terribles outrages à cause de leur fidélité à la Parole de Dieu, mais aussi vers ceux qui sont encore aujourd’hui persécutés quotidiennement à cause de Jésus-Christ. Parmi ceux qui nous ont précédé, rendons hommage à Martin Luther, moine catholique allemand. Le 31 octobre 1517, il publie ses quatre-vingt-quinze thèses qu’il fait placarder sur la porte de la cathédrale de Wittenberg. Dans ces thèses, il dénonce notamment la vente des indulgences, proclame la seule autorité de la Bible en matière de vie et de foi et annonce le salut par la seule grâce du Seigneur. Le 3 janvier 1521, Luther est excommunié par l’Eglise officielle, puis, en mai 1521, mis au banc de l’Empire par l’Edit de Worms, car l’empereur Charles Quint voulait éradiquer le luthérianisme. C’est avec Martin Luther que débuta officiellement la Réforme.


Avant Luther, d’autres chrétiens soucieux d’être fidèles à la Parole de Dieu ont connu rejets, outrages et oppressions. Ce fut le cas des Pauliciens au 7ème siècle après JC, puis des Vaudois et des Cathares au début du Moyen-Âge. A la fin du Moyen-Âge, deux prêtres précurseurs de la Réforme, l’anglais John Wycliffe (1330-1384) et le bohémien Jan Hus (1369-1415), tentèrent successivement de réformer l’Eglise par un retour à la Bible. Ils militaient pour que tous aient la Parole de Dieu. Ils subirent menaces et intimidations.


La Réforme fut un long chemin de batailles intellectuelles et physiques. Au moment de la Réforme, Dieu suscita l’imprimerie moderne en 1454 avec Gutenberg, qui servit à l’impression, à la diffusion et à la vulgarisation de la Bible.


Pour cette Parole vivante, certains aujourd’hui payent de leur vie. Régulièrement, la Mission Portes Ouvertes fournit des informations pour connaître la situation, souvent tragique, de nos frères et sœurs persécutés à cause de leur foi en Jésus-Christ. Consulter le site : www.portesouvertes.fr.

En quoi la souffrance de nos bien-aimés d’y hier et d’aujourd’hui inspire notre foi et notre engagement pour l’Evangile ?


-        Patrice Kaulanjan, président de l’AEEI

 

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