LA LOI DE LIBERTÉ
- Louis-Michel Fillatre
- 17 nov.
- 4 min de lecture
« Celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de liberté, et qui y demeure, non pas en écoutant pour oublier, mais en mettant en pratique, en faisant oeuvre, celui-là sera heureux dans sa pratique même » (Jacques 1:25 - version NBS).

Plonger nos regards dans la loi parfaite passe par la lecture de l’Ancien Testament … Évidemment, cette loi est née du coeur de Dieu, celui qui est appelé père des esprits dans Hébreux 12:9. Cette loi, on la regarde d’abord dans l’histoire du peuple que Dieu s’est choisi. Elle est présentée avec beaucoup de divinité et d’humanité dans le Pentateuque, elle reste essentielle dans le vécu populaire au sein des écrits prophétiques et des circonstances.
Omniprésente dans l’Ancien Testament, cette LOI nous pose toujours des problèmes. Avant la venue du Messie Jésus, on la voyait comme l’ensemble des commandements de Dieu, comme le « code de la route » du peuple, ou comme le reflet parfait et constant des paroles de Dieu pour le bienfait quotidien et éternel des Hébreux. Et après le ministère terrestre du Christ, qu’est-ce que la Loi ? Parmi les experts, il y a Paul, l’apôtre des païens. Il y a aussi Jacques, l’auteur de cette « épître de paille » (cf. Luther), qui nous donnent des réponses.
Jacques fait bien sûr référence à l’Ancien Testament dans sa lettre destinée aux douze tribus dans la dispersion (1:1). Les destinataires savent très bien de quoi il s’agit. Mais nous, éduqués à la manière occidentale, nous qui sommes issus des nations, nous n’avons pas la même vision de ce qu’est l’ancienne alliance. Lorsque nous plongeons nos regards dans la Loi, nous y voyons généralement les paroles de Dieu comme des obligations ou des contraintes. Nous croyons que Dieu veut nous garder dans l’esprit des règles de l’Ancien Testament. Nous pensons même que respecter cette loi à la lettre nous donnerait une espèce d’aura ou même un réveil spirituel …
Il nous faut comprendre que la loi est un pédagogue qui nous mène à Christ
Il n’y a rien à regretter de ces écrits, et les ignorer ne nous amène pas à la liberté. On sait que Jésus a dit lui-même qu’il est venu pour accomplir la loi (Matthieu 5:17). Mais, je reviens à cet Ancien Testament qui, en plein coeur de l’annonce de la Loi, nous amène à considérer une prophétie : J’envoie un messager devant toi, pour te garder sur le chemin et te conduire au lieu que j’ai préparé (Exode 23:20 / voir aussi Jean 17:11). C’est une attitude fondamentale que de plonger nos regards dans l’Ancien Testament.
Cette lecture, je devrais dire « ce parcours » avec ses perspectives, ses échecs, ses joies et ses peines, ses défis et impossibilités, ses rigueurs et ses injonctions, nous pousse au constat de notre propre vécu. C’est vrai, comme les Hébreux, nous sommes bien incapables de « gérer » cette Loi divine dans nos vies et dans nos engagements. Nous sommes toujours en danger de tomber dans le légalisme avec tous ses excès (Paul dit que la lettre tue aux Corinthiens) ou dans le laxisme avec ses débordements.
Il nous faut comprendre que la loi est un pédagogue qui nous mène à Christ (selon Galates 3:23-25). Cette Loi, les Hébreux en avaient besoin, ils devaient accepter que Jésus est le salut qui vient du milieu d’eux, fils de Dieu, Dieu Lui-même, en tant que serviteur, sauveur, et seigneur de leur vie dans leur actualité et pour l’éternité. La solution se trouvait alors dans la personne de Jésus, le Christ.
Pour nous, qui sommes venus après Christ, nous nous réjouissons de vivre un si grand salut selon Hébreux 2:3), qu’il nous est impossible de négliger. Oui, le salut est en Christ seul. Notre vie éternelle dans la présence de Dieu dépend totalement de lui, du don de sa vie à Golgotha, et de sa résurrection depuis le tombeau de Joseph d’Arimathée.
La Loi est donc accomplie en Christ (sans les oeuvres méritoires du judaïsme - et autres). Cette vérité est vécue par les premiers chrétiens. Le Livre des Actes nous permet de découvrir qu’Ils persévéraient dans … l’enseignement des apôtres (2:42). Qu’est-ce que l’enseignement des apôtres ? C’est celui de Jésus, selon ce que nous lisons dans Matthieu 28: 20a. Ainsi, la boucle est bouclée. La loi de liberté, (parfaite … ou complète), est là, en Jésus-Christ. Nous avons l’immense bonheur de la vivre sur la base des paroles de Dieu en Christ (je pense en particulier au sermon sur la montagne, aux paraboles, aux enseignements solennels, aux réponses données aux uns et aux autres).
J’écrivais il y a un instant : la boucle est bouclée. Mais la loi de liberté que nous avons par la foi que Dieu nous a donnée en Jésus (Éphésiens 2:8-10) serait vaine s’il n’y avait pas LA GRÂCE de Dieu. En effet : Elle s’est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les humains. Elle nous apprend à renier l’impiété et les désirs de ce monde, et à vivre dans le temps présent d’une manière pondérée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ (Tite 2:11-13).
C’est la grâce, que présente le Nouveau Testament, qui nous donne la possibilité de vivre selon la loi de liberté. Nous ne sommes pas enfermés dans une loi qui régit la vie humaine, nous marchons pas après pas selon la grâce de Dieu exprimée en Jésus-Christ. L’Esprit Saint nous conduit dans toute la vérité (Jean 14). C’est merveilleux de savoir que si la lettre tue, l’Esprit Saint vivifie ! Alors, ne vaut-il pas la peine de plonger nos regards dans l’Ancien Testament, et d’aller de la loi à la grâce ?
Louis-Michel Fillatre, pasteur à Montargis (45).

