Lors d’une exposition, deux toiles intitulées « La paix » attiraient d’autant plus les regards que, placées côte à côte, elles offraient un parfait contraste.
L’une représentait un paysage tout empreint de calme : des collines, des arbres qu’aucun vent n’agitait, une petite rivière paisible.
L’autre était entièrement occupée par une chute d’eau, véritable torrent bouillonnant et écumant. On apercevait, roulés par les eaux, des pierres et du bois arrachés aux rives.
On pouvait penser à une erreur d’étiquetage, mais on apercevait tout en haut une branche surplombant le torrent avec un nid et un oiseau qui chantait, ne paraissant pas s’inquiéter des eaux roulant au-dessous de lui. Il avait confiance dans la solidité de la branche.
Nous pensons que la première toile représente la paix que connaît le monde quand tout va bien, et qu’aucune menace ne se profile.
La seconde illustre la paix que Dieu donne, qui subsiste par-dessus le tumulte des angoisses de cette terre.
Comment donc avoir cette paix qui subsiste malgré nos épreuves, nos difficultés, nos souffrances ? Paul nous répond dans Philippiens 4,6-7
« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faîtes connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus -Christ. »
Paul nous demande de nous inquiéter de rien. Comment ne pas s’inquiéter avec tout ce qui nous arrive ? Serait-il en train de nous demander l’impossible ? A travers cette recommandation nous pouvons comprendre qu’il nous exhorte à ne pas entretenir l’inquiétude. Il peut nous arriver de nous inquiéter face aux difficultés de la vie comme les problèmes de santé, de couple, de famille, de chômage. Face à cela, nous sommes encouragés à ne pas entretenir les inquiétudes qui en découleraient. Mais à les faire connaître à Dieu.
Dans ce but, Paul recommande trois démarches capitales :
- Par des prières : Quand on parle de « prière » nous comprenons que cela nous conduit à entrer en communication avec Dieu. Dans notre texte, Paul nous invite à prier avec insistance. Insister, ne conduira pas Dieu à nous exaucer, car on ne peut Lui forcer la main. Réitérer le même sujet nous conduit à confier ce fardeau à Dieu. Nous le Lui remettons à chaque fois qu’il revient. Allons devant Dieu en toute humilité, reconnaissant notre incapacité de gérer seul nos problèmes.
- Par des supplications : Ayons conscience que l’on s’adresse au Dieu Tout-Puissant à qui rien n’est impossible et dont nous espérons une réponse pour nos requêtes. Sommes-nous toujours conscients de qui Dieu est lorsque nous prions ? Apprenons à le Lui faire savoir dans nos prières. Disons-Lui que nous ne sommes rien sans Lui. Nous sommes exhortés à prier Dieu, tout en espérant Sa réponse. Cela ne signifie pas qu’Il doit répondre conformément à nos désirs. N’oublions pas que notre Dieu est plus grand que tous nos problèmes et qu’Il peut tout. Fixons alors nos regards sur Lui et attendons-nous à Lui.
- Une attitude de reconnaissance : Dans les difficultés il peut nous arriver d’oublier tous les autres bienfaits que Dieu nous accorde. Manifester notre reconnaissance conduit à se rappeler Ses bienfaits dans notre vie et à Le remercier. En pensant à qui Dieu est pour nous, nous pouvons également Le remercier pour qui Il est.
La réponse à ces trois démarches n’est pas l’exaucement de notre prière comme nous le désirons. Mais c’est la paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir qui nous sera accordée. Nous serons comme l’oiseau qui avait confiance dans la solidité de la branche.
Huberto CHOBLI Pasteur de l’Eglise Protestante Evangélique de Noyon